Fort Boyard

Publié le par Tristan

Ce week-end fut très éprouvant pour moi, j'ai eu un mal fou à « lâcher prise ». Je suis aller voir Amma avec Marie-Lore et mes enfants tout en craignant que cela ne se sache. 20 années à ignorer mes envies et mes convictions au profit de celles de mes « ex »; je sentais encore dans mes veines une douleur intense, une peur irrationnelle d’être disputé, critiqué, déprécié par mes choix et mes convictions de papa.

J'essayais de comprendre comment « lâcher prise » en appliquant la recette de Marie-Lore, mais il me manquait encore quelque chose. Quand on entre dans nos croyances et nos peurs les plus ancrées, les plus intimes, les recettes du bonheur sont difficile à appliquer. Même quand il s’agit d’atteindre nos plus intimes désirs et convictions, traverser l’ego et toutes ses peurs peut être très effrayant.

J’étais en panique et ma peur fonctionnait comme une vraie phobie. Quand on n’a pas cette phobie, on la trouve ridicule, on ne comprend pas l’état de panique et de stress qu’elle engendre chez l’autre et on ne mesure pas le courage et la force qu’il faut pour la dépasser. Le plus étonnant c’est que ma phobie à moi contredisait mes convictions les plus profondes. Je n’ai jamais douter qu’aller voir Amma fut une bonne chose pour moi et mes enfants. Mais la phobie recouvrait ce fond là. Je n’arrivais pas à l’expliquer et je n’arrive pas à l’expliquer autrement que par l’exemple d’une phobie très connue.

Prenons quelqu’un qui, au fond de lui, aime toute la création, la respecte, et adopte des principes de vie, de respect et d’amour pour lui et tous les êtres vivants, mais qui, malgré cela, a une vraie phobie des araignées qui vient d’on ne sait où. En général cette personne adopte des comportements irrationnels en tuant les araignées, alors qu’au fond d’elle même, elle aimerait respecter toute la création.

Et maintenant imaginez que pour vivre ses convictions, pour se mettre en accord avec elle-même, cette personne décide de mettre la main dans un bocal rempli de ces petites bêtes...

Si vous avez la phobie des araignées ou si vous ressentais la panique que cela peut engendrer, dites vous que c’est un peu ce que j’ai vécu ce week-end avec ma phobie à moi. Mais il s’agissait de moi et de mes enfants, alors, j’ai mis la main dans le bocal. Deux fois.
J’ai paniqué et j’ai fichu une sacrée pagaille autour de moi. Un vrai bordel même. Je trouvais toutes les bonnes raisons de faire tout à l’envers, mais je voulais quand même le faire, et je l’ai fait ! Et malgré tout le bazar que ma panique a engendrée, et dont je suis désolé, j’y suis arrivé…ouf, et j’en ai une grande fierté, autant que je suis désolé encore une fois pour tout ceux que mon stress aura perturbé.

On m’avait dit et redit qu’il n’y aurait pas de problème, mais je n’y croyais pas. C’est comme si on m’avait dit, « Il n’y a rien a craindre on leur a enlevé tout leur venin, tu peux mettre la main » Mais je n’y croyait pas, ou plutôt, la raison, même la plus raisonnée, ne suffisait pas à éliminer ma phobie irrationnelle.
« Vous êtes sûr elles ne piquent pas les araignées, vraiment, c’est sûr, même pas un peu, et si y’en a une qui a refait son venin, c’est possible ça non ?… »
« D’accord, d’accord, elle sont inoffensives, mes principes sont idiots, je sais, mais j’ai peur et je panique moi ! »

Difficile de convaincre un claustrophobe qu’on respire bien dans un ascenseur.

Ce week-end j’étais probablement face à face avec ma plus grosse phobie. Et il était difficile de me convaincre d’être cool et détendu et qu’il n’y avait rien à craindre.

En partant hier soir, ma fille A. m’a demandé pourquoi j’avais été aussi stressé ce soir là. Je lui ai dit simplement que je n’étais pas à l’aise et que j’avais peur de ce que les mamans de mes enfants pourraient penser et me dire des moments que nous venions de partager.

A. m’a alors répondu : « mais si vous êtes divorcé, c’est justement parce que vous n’avez pas à faire la même chose non ? »

Oh A. !, comme ta phrase m’a fait du bien ! Comme ta sagesse d’enfant a pénétré mon cœur au plus profond de moi. Venant de toi mon enfant, qui a tant aimé partager ces instants avec nous, cette parole était devenu ma victoire ! Au fond du bocal à araignées se trouvait bien une clé, un trésor et cette clé c’était la joie de t’avoir apporter cette joie à toi, au delà de toute mes peurs.

Merci à toi aussi ma fille E. d’être aller vers Amma tout droit sans te retourner, accomplissant ton destin sans te soucier de moi qui ne pouvait t’accompagner à ce moment là.

Merci à toi aussi mon fils C., d’avoir été loyal envers ton père tout en exprimant et vivant tes propres convictions.

Merci à toi Gwenaël d’avoir fait tout ce qui était en ton pouvoir pour soulager mon stress.

Et merci à Toi Marie-Lore, merci de n’avoir pas cru à mes phobies, de n’avoir pas accordé de crédit à mes peurs et d’avoir refuser de te complaire dans mes états émotionnels, merci de m’avoir répété que les araignées ne peuvent rien contre mes décisions les plus justes. Merci d'avoir accepter de m'accompagner dans cette épreuve en prenant sur toi le rôle le plus difficile à tenir.
Merci infiniment. Tu avais raison.

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