Vive le matérialisme !

Moi qui aimerait tant traiter chaque problème sur le plan le plus élevé de la conscience, avec les bonnes intentions du cœur, j’avais tendance à considérer les aspects matériels de la vie comme de basses préoccupations,... Ah ah ah, quel orgueil ! Avec cette belle théorie, j’ai déjà réglé un divorce dans lequel je me suis fais plumer comme un dindon. Aujourd’hui je me soigne.

Par chance l’autre soir, j’ai eu l’occasion de voir fonctionner quelqu’un de la même manière que moi, et cela m’a tout d’un coup éclairé sur mon fonctionnement.

Son problème matériel était claire comme de l’eau de roche. Il y avait une personne qui lui réclamait indûment de l’argent. On était à table et on discutait du pourquoi et du comment de la chose. L’affectif et l’émotionnel par dessus le contentieux matériel en cachaient toute la simplicité.

Pourquoi, alors que la question matérielle qui créait tout ce bazar était si facile à résoudre, n’arrivait-on pas à la régler sans faire intervenir d’autres questions ? Pourquoi ne voyait-on pas l’évidente simplicité du problème ? Pour quelle raison, quand la Vie nous demande de régler une question matérielle, s’obstine-t-on à vouloir essayer de régler d’abord le problème sur un autre plan ?

Ce que j’ai compris ce soir là c’est qu’il est beaucoup plus facile de fuir un problème tant qu’on reste en suspend dans l’affectif et l’émotionnel. On se justifie et on fait semblant de le résoudre. On se plaint du tort que l’on nous fait, de l’incohérence de l’autre, de l’absurdité de sa demande… On évite de se demander pourquoi l’autre débile s’en prend à MOI ? Pourquoi est-ce qu’il y a un radar sur ma route LE jour où je suis inattentif à ma vitesse alors que je conduis TOUJOURS lentement ? Pourquoi est-ce qu’on m’agresse alors que JE suis gentil ? Pourquoi est-ce que l’URSSAF ME poursuit alors que JE paie honnêtement ce que je dois ? Pourquoi est-ce que MA voiture tombe en panne alors que je n’en n’ai pas d’économies pour la réparer ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?

Parce qu’il est sans doute grand temps de comprendre et d’agir au lieu de se justifier sans cesse. Nous sommes obligés d’honorer notre corps sous peine de déchéance et de souffrances bien physiques. C’est notre responsabilité. Même devant la plus flagrante des injustices. Saisissons cette chance et considérons avec le plus grand respect nos problèmes matériels. Honorons-les. Si nous nous donnons la peine de les traiter uniquement pour ce qu’ils sont, avec la plus grande objectivité possible, ce qui requiert une vraie maîtrise de soi, ils sont d’une étonnante efficacité pour nous faire puissamment évoluer.