Le salaire de l'amour

Publié le par Tristan

Etre juste n'est pas donner ce qui nous semble être le plus joli, le plus beau, le plus merveilleux, sans discernement, mais seulement donner ce qui convient, et rien d'autre. Sinon on risque fort de générer une forte ingratitude.

La gratitude exprimée est toujours le signe que nous avons donné ce qu'il convenait. L'ingratitude, est celui que l'on s'est trompé de cible ou de don.

Mais comment savoir si ce que l'on a donné était juste ou pas ? Comment reconnaître la vraie gratitude ? Comment doser nos dons ?

Toutes les sagesses nous expliquent que l'on doit donner sans rechercher quoique ce soit en retour, et que l'on sera payer en retour. Alors souvent on donne, et puis rien ne vient en retour, sauf cette ingratitude blessante. Elle n'est pas nécessairement agressive. Il suffit qu'elle soit silencieuse pour faire mal.

L'ingratitude ne devrait pas nous aigrir, elle pourrait nous permettre de nous rendre compte que l'on n'a pas été juste dans nos dons. C'est difficile a intégrer, surtout quand on a envie de donner plein d'amour et de bien être autour de soi.

Devant l'ingratitude, il est bien difficile de ne pas développer des ressentiments et de ne pas avoir peur de donner à nouveau. On fini par tout bloquer en soi à force de trop donner sans discernement. Et on est bien souvent désorienté pour savoir ce qui ne va pas dans nos dons.

Un jour que je donnais de l'amour, j'ai compris comment savoir si mon don était approprié ou non. Ce jour là, je n'entendis pas que j'étais le plus beau, le plus grand, le plus fort, j'entendis seulement : « C'est bon ». Je l'avais déjà entendu avant, mais cette fois je prêtais attention au sens de ces paroles qui ne m'étaient pas adressées. Et je fus payé de tout ce que j'avais donné, au centuple. Simplement par cela « C'est bon ». Quelle joie plus grande que le bonheur d'un être ! Goûter à cela, goûtez-y et vous verrez que le salaire de l'amour existe, qu'en effet il ne peut être atteint en le recherchant, car il ne vous appartiendra jamais, car ce qui traverse l'être et le transforme ne lui appartient pas lui-même, ne peut s'adresser à personne, et n'est que la reconnaissance d'un état de bien être qui nous transcende. Mais quand quelqu'un le reconnaît pleinement, et que vous savez que vous y avez eu votre petite part, que voilà une joie qui comble en profondeur !

Soyons plus attentifs aux paroles qui ne nous sont pas adressées, ce sont parfois les plus belles.

Publié dans Sujets de comptoir

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