La peur et le miracle

Publié le par Tristan

Il s'est passé un petit miracle l'autre soir.

Plongé au fond de mon lit, je suis tombé sur cette vidéo de cet homme que j'aime tant. Et bien que mon anglais soit approximatif, j'ai (presque) tout compris comme si cela m'était raconté dans ma langue natale.
Ce soir là, je crois que j'avais besoin d'entendre fortement ce que la peur crée au fond de moi, pour traverser cette partie de ma vie avec une plus grande confiance en elle, la Vie.
J'ai écouté cette version attentitivement. Elle devait m'être compréhensible et elle le fut. Presque aussi bien qu'une version française. Un vrai miracle.

Rien ne peut arrêter un message quand le moment est venu.
Tout d'un coup, j'ai compris pourquoi je répète avec tellement d'insistance que lorsque qu'un thème natal présente des aspects difficiles, que l'on peut identifier par la répétition des événements extérieurs qui viennent à nous, il est si important de ressentir au fond de soi la partie positive de ce même aspect. Cela permet d'éloigner la peur et l'événement. Neale raconte quelque chose de très similaire avec la peur dans cette vidéo. Ecoutez-là.
J'aime beaucoup cette homme. J'aime ce qu'il va chercher et ce qu'il comprend de la vie, tout en acceptant de ne pas arriver à faire tout le temps, tout ce qu'il comprend lui-même. N'est-ce pas là finalement une marque d'honnêteté remarquable, de s'avouer en pleine recherche, en pleine expérience, sans pour autant avoir atteind la perfection de ce que l'on a compris.
Je crois que nous sommes tous ainsi. Nous recherchons, nous comprenons, nous admettons, nous mettons en pratique autant que faire ce peu, mais entre la poire et le fromage, quand notre conscience fatiguée digère, nous dérapons. Et puis nous trébuchons, nous hésitons et nous recommençons pour affiner encore et encore notre vie et notre conscience. Nous dépassons unes à unes nos peurs pour construire notre existence propre.
"Comment avec tout ce que tu sais, es-tu encore empétré dans tes difficultés, n'es-tu pas plus maître de toi ni plus juste ?" J'ai souvent entendu cette phrase dans la bouche de mes ennemis qui me raillent et me moquent, tournant ainsi en dérision au passage mes centaines d'heures passées à étudier la conscience humaine au travers de matières comme l'astrologie.
Je l'ai entendu aussi de mes amis cette phrase, non pas pour me rabaisser cette fois, mais d'étonnement, de tristesse aussi de me voir encore me noyer dans ces verres d'eau qui ne leur font par peur.
Pourquoi feignons-nous de ne plus avoir de peur? Pourquoi tentons-nous de nous maintenir les uns les autres dans ces rôles de petit soldat sans peur et sans reproche, et pourquoi exiger que la crédibilité d'un être humain soit prouvée par un comportement totalement accompli, alors que toute l'expérience de la vie nous conduit à faire face à mille peurs pour nous dépasser? Pourquoi croyons que l'on ne peut enseigner quelque chose que si l'on est capable de vivre à 100%, 24h/24, 7j/7 toutes les vertues auxquelles ont croit? D'où vient ce mythe? Quel peur cache-t-il?
Pourquoi s'imposer cette exigence de perfection ?

Ces croyances dans le fait qu'il faut être parfait pour transmettre inhibe la croissance de la conscience de l'humanité. En Aïkido, on sait que l'on ne peut progresser au delà d'un certain niveau sans enseigner à son tour. Et pourtant, tous les enseignants de cet art sont bien loin d'en avoir compris l'essence. Mais chacun, pour comprendre et développer sa propre voie, passe par l'enseignement. N'est-ce pas là le propre de l'évolution? Faire l'expérience de transmettre ce à quoi on croit sincèrement n'est-il pas indispensable?

Ecoutez ce que cet homme racconte de la peur. Ce n'est pas pour rien qu'il commence son allocution en nous expliquant que le plus gros problème de la planète aujourd'hui est la peur. Nous avons tendance à croire trop facilement que nous nous sommes débarassés de nos peurs et que nous sommes libérés de leurs conséquences. Si c'était réellement le cas, complètement et totalement, si nous étions complètement libérés de la peur, pourquoi connaitrions nous encore la colère? l'inquiétude? l'impatience? les conflits? l'adversité ? le besoin? la tension? le stress? l'insécurité matérielle? l'insécurité affective? la maladie?

La peur, l'incertitude et le doute ne sont pas les ennemis d'une vie en pleine évolution, mais l'expression de notre manque d'assurance. Nous sommes comme l'enfant qui se lève et fait ses premiers pas. Nous avons peur de tomber, peur de quitter notre dépendance, mais notre envie d'aller de l'avant est là. Un enfant tombera 1000 fois avant d'avoir une marche pleinement assurée. Que deviendrait-il si dès la première chute on lui reprochait sa peur de tomber?
Nous ne cessons d'évoluer. Nous ne cessons de transcender et dépasser une peur après l'autre.
Prétendre n'avoir plus aucune peur est le signe d'un accomplissement digne des très grands maîtres ou celui que l'on ne veut plus évoluer au-delà du point que l'on a atteint.
On ne devrait jamais avoir peur de la peur, ni de la notre ni de celle des autres. Je crois que notre erreur est souvent là. Nous voulons évoluer sans utliser les outils de l'évolution. On met des jugements sur tout. La peur c'est mal, alors je serais plus fort qu'elle. Je crois que cela ne marche pas. Ca bloque.
 
Et si nous essayons d'accueillir nos peurs sans reproche ?
 
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