Bon appétit !

Publié le par Tristan

Un soir, un vieil Amérindien parlait à son petit-fils du combat qui se livre à l'intérieur de chacun de nous. Il l'expliquait comme suit :
"Il y a deux loups en chacun de nous :
- Le loup du Mal, c'est la colère, l'envie, la jalousie, la tristesse, le regret, l'avidité, l'arrogance, l'apitoiement, la culpabilité, le ressentiment, l'infériorité, le mensonge, l'orgueil, la supériorité et l'ego.
- Le loup du Bien, c'est la joie, la paix, l'amour, l'espérance, la sérénité, l'humilité, la bonté, la bienveillance, l'empathie, la générosité, la vérité, la compassion et la foi."

Après y avoir réfléchi pendant un instant, le petit-fils demande :

"Grand-papa, quel loup gagne ?"
Le Grand-papa lui répond simplement:
"Celui que tu nourris."
(merci à Laetitia)

J'adore cette histoire. Je viens de la découvrir. Elle arrive au parfait moment pour me redonner l'envie d'écrire. En passant, merci à vous tous de venir ici régulièrement, je n'en reviens pas que malgré mon abscence prolongée, il y ait toujours autant de visites. Ces derniers temps je n'avais plus l'énergie d'écrire mais plutôt un besoin de me reposer longuement.

Cette petite histoire a réveillé en moi une petite flamme. Que choisissons-nous de nourrir? A quels sentiments nous dévouons-nous?

Il y a près de chez Marie-Lore un café que l'on appelle affectueusement "chez les cafards", où nous n'allons plus car les serveurs ne sont jamais aimables et passent leur temps à se plaindre. Nous y sommes retournés récemment et avons choisi une place tranquille d'où nous entendions toutes leurs conversations. Ils passaient leurs temps à critiquer les clients, à se plaindre de tout, à râler sur tout, à n'être heureux de rien. Nous sommes restés nous-mêmes, et malgré leur état, nous avons conservé nos sourires et notre bonne humeur. Mais cela n'y faisait rien. En partant, le chef de la bande à qui nous avions laissé un pourboire, nous salua avec la tête de quelqu'un qui vient d'apprendre la fin du monde, son visage était fermé, son regard dur et son front étroit. Il portait un petit sourire cynique des plus déplaisants. Une vraie tête de cafard.

Les cafards se nourissent de viandes avariées et n'ont que faire des roses et des sourires tout frais. Nous avons toujours le choix de nourir un sentiment, négatif ou positif. Cela dépend de la partie de nous-même que l'on a envie de nourrir.

C'est facile à dire, peut-être plus difficile à faire. On peut l'observer chez les autres, on peut le voir à l'oeuvre, on peut voir quelqu'un refuser encore et encore de recevoir de belles choses et de se nourir que de malheur, de nourir le cafard qui est en lui.  On a tous un cafard en soi. Le choix c'est de décider de le rendre plus gros que la colombe ou pas. Alors que choisissons nous de nourir ?

La petite histoire parle de Mal et de Bien. Le mal et le bien sont des mots tellement chargés par la morale qu'on n'en comprend plus vraiment le sens. Mais ici, cela fonctionne parfaitement si on lit "Le loup qui se fait du mal" et "Le loup qui se fait du bien". Nourrir la colère et l'envie fait du mal à soi, nourrir la joie et la paix fait du bien à soi, c'est simple.

Alors comment créer en soi un plus grand appétit de joie et de paix que de colère et d'envie? Comment créer un animal qui se nourrit de joie et de paix et laisser de côté celui qui se nourrit de colère et d'envie?

Et si on faisait comme les amérindiens? Si on choisissait notre animal totem? Si c'était cela le sens de l'animal totem? A qui voulons nous ressembler, à quels appétits de vivre voulons-nous ressembler? Au cafard qui sort la nuit à la recherche de viande pourrie, au fiert et courageux lion qui envoie sa femmelle lui chercher de bonnes gazelles toutes fraiches, à l'élégant flamand rose qui cure la vase à le recherche de vers élastiques, à l'aigle majestueux qui tue ses proies d'un coup de bec dans l'oeil, à l'ingénieuse araignée qui se nourrit des fruits de ses pièges tentaculaires ?

La nature est riche d'exemple. Quelle nourriture choisissons-nous? Quels sentiments désirons-nous nourrir?

Je crois que je vais choisir le Taureau, me nourrir d'herbe verte me plait bien. Voilà une nourriture qui s'accorde avec les sentiments que j'ai envie de nourrir.

Et vous ?

Bon appétit !

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