Un petit pas pour l'humanité, un grand pas pour moi.

Publié le par Tristan

J’ai connu une drôle de fin d’année. Une cascade d’événements m’a quelque peu perturbé et contraint à un arrêt de trois semaines.
Je n’en avais pas l’habitude, et je n’étais guère enthousiaste à l’idée de faire une pause, trop habitué à penser que pour avancer, il fallait faire quelque chose.

Quelles drôles d’idées on a dans la tête. Dès que l’on rencontre une difficulté, on pense que pour la résoudre il faut faire quelque chose, et chaque seconde qui passe qui n’a pas apporté sa contribution à la résolution de nos soucis devient une seconde de perdue, des secondes qui font des minutes , des minutes d’inquiétudes qui se transforment en heure, des heures en jours, des jours en semaines… STOP !

Comment peut-on espérer résoudre quoi que ce soit en égrainant ainsi notre inquiétude et en ressassant nos difficultés. Cela finit forcément par un arrêt un peu brutal. Un genre d’électroencéphalogramme plat de la volonté qui vous mets devant l’obligation de ressentir ce qui se passe au lieu de vouloir contrôler ce qui ne se passe pas encore et ne se passera peut-être jamais.

Au bout d’un moment, si l’on accepte vraiment de ne rien faire, et de ne rien pouvoir faire, on commence d’abord par s’observer penser et voir que 90%¨de notre activité est une réactivité à tout ce qui se passe autour de nous. Puis un peu plus tard on arrive à observer ce qui se passe et à lire les événements non plus sous leur angle le plus dramatique et le plus effrayant, mais sous leur aspect le plus adapté à ce que nous avons à comprendre, à vivre et à être.

On commence alors à changer de stratégie, on décide de ne plus rien entreprendre qui nous pompe d'avance notre énergie, notre enthousiasme et notre joie de vivre. On s'accroche à cette petite sensation nouvellement acquise que procure le fait de faire ce que l'aime qui petit à petit nous amène à aime ce que l'on est.

Enfin, quand on a expérimenté un peu tout cela, il arrive un moment où ce que les autres attendent de nous, ces obligations qui ne nous aident pas, ces demandes sans reconnaissance, ces soumissions entretenues par des attitudes mesquines et des agressions oppressantes, finissent par nous sembler profondément contre nature et injuste. On se surprend alors à ne plus considérer de la même manière ces personnes et leurs demandes, à les voir faisant partie d’un autre monde que le nôtre, un monde qui commence à perdre sa consistance, tandis que le nôtre grandit comme un continent qui naîtrait de la mer.

Ce n’est pas pour autant que l'on méprise le monde des autres. Non, il s’agit d’un autre état. Petit à petit, apprendre à se voir réagir, apprendre à ne plus réagir, écouter ce que l’histoire qui se déroule nous enseigne, replace les individus qui nous entourent à leur place d’acteur d’un grand jeu en leur ôtant le poids de leur assurance.

On apprend à jouer et cela devient amusant. On se rate, on ré-essaye, on se rate en core on réessaye. On réussi, on se sent fort, on sent qu'on peut tout faire. Mais une petite voix cette fois vous rappelle à l'ordre, "non non non, ce n'est pas ainsi que cela marche". Alors on se ravise.

On apprend aussi à mieux se reposer, à se féliciter de ses propres réussites, à ne rien programmer de plus grand que ce que l’on peut faire et réussir avec plaisir et une énergie suffisante.

Les réussites reviennent alors comme par miracle. Les portes s'ouvrent, les nuages épais se dissipent, les peurs s'étiolent, et le soleil commence à chanter. La vie nous envoie plein de petits signaux qui balisent un nouveau chemin.

Le vrai plaisir de vivre commence alors à prendre corps.

2008 se termine ainsi pour moi, avec un regard nouveau sur la vie, une joie merveilleuse de découvrir la route devant moi et un esprit un tantinet espiègle à l'idée de jouer une nouvelle partie.

Alors je remercie du fond du cœur, tout ceux et celles qui m’ont accompagné, quelqu’en fut la manière, douce ou brutale, amicale ou hostile, à poser mes premiers pas en 2009 enrichi de cette merveilleuse expérience et de ce nouvel état d'être.

Bonne et heureuse année 2009 à vous tous !
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